(Article invité, rédigé par @mobiwizz)
Ayant frayé dans le monde des télécommunications puis des médias, j'ai pu observer l'essor des applications mobiles, et plus récemment d'autres canaux que sont les chatbots, la réalité virtuelle, les objets connectés, les robots, etc.
Une conviction forte s'en détache : les applications mobiles qui cartonnent sont d'abord des services. Et demain (voire même aujourd'hui pour certains) ces services peuvent vivre en dehors des applications.
L'erreur que beaucoup continuent à faire, tout secteur confondu : utiliser l'appli comme une copie conforme d'autres supports pré-existants (site web,...).
Alors qu'aujourd'hui, un site responsive peut répondre à la promesse de l'accessibilité de contenu/fonctionnalités sur les terminaux mobiles, la valeur ajoutée d'une application réside dans ce qui va créer de l'adhésion (stickyness) et de la fidélisation.
Une marque peut paraître forte, si elle ne rend pas service et si ses points de contacts ne sont pas de qualité, le zapping peut être rapide et fatal.
C'est d'autant plus vrai pour les applications, je vous laisse lire les commentaires sur les stores pour en juger.
Une application mobile est un concentré de fonctionnalités propres, souvent fermée ou peu communicante.
Le changement de paradigme vient du fait de penser l'application mobile comme un système ouvert, communicant avec d'autres éléments extérieurs tout en restant simple et efficace sur ses fondamentaux.
Un exemple bien connu de tous : l'application Google Maps.
Elle propose quelques fonctionnalités (cartographie, localisation et géolocalisation, itinéraire) qui sont intégrables dans n'importe quelle application tierce via une librairie.
L'usage de base est dans l'application hôte et est contextualisé, tandis que l'usage augmenté se fera dans l'application Google Maps, plus riche fonctionnellement (turn-by-turn, cartographie augmentée, points d'intérêts, etc).
Toutes les requêtes faites par l'application hôte sur la partie Maps sont comptabilisées par Google.
Il n'y a pas de perte de valeur pour Google Maps. En effet, ils s'appuyent sur un business model basé sur la collecte de données et sur la vente de son service en freemium (gratuit jusqu'à un certain nombre de requêtes). Cela favorise par ailleurs la notoriété de son service et l'attraction vers son application en propre, sans que cela ne soit une obligation.
Pour citer quelques exemples emblématiques, Facebook, Twitter, Uber, Deezer, Yahoo, LinkedIn ont développé des approches similaires et leurs fondamentaux continuent à être assurées par leurs applications.
Dans cette perspective, l'application est un canal, lorsque le service n'est pas cantonné à une forme.
En cela, l'agilité et la notion particulière de récit utilisateur permettent de mieux mettre en lumière le service que va rendre telle ou telle fonctionnalité, et de simplifier le parcours en fonction du canal.
L'étape ultime est donc définir l'opportunité que peut apporter le service au sein d'une offre dédiée à chaque support, dans ses propres canaux et dans des écosystèmes tiers. Attention : tous les services ne s'y prêtent pas forcément !
Et vous, si vous deviez reprendre une app mobile, quels services en feriez-vous ?
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