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Sans doute dans un réflexe de survie, les constructeurs les plus avisés ont embrayé le pas du changement et se sont mis à adopter Android (Google), d'abord timidement puis sans vergogne. Ainsi des marques fortes ont émergé, imposé leur voix ainsi que celle de Google dans le monde du mobile : HTC, Samsung, LG... plus récemment Huawei, OnePlus et j'en passe.
En même temps le taux d'équipement a explosé, dépassant celle des PC. Aujourd'hui, un humain possède en moyenne 2 mobiles.
Alors Nokia dans tout ça ?
En 2007, la première réaction a été de ne pas lâcher son système d'exploitation : Symbian. Mal lui en a pris car il se retrouvait le seul à l'utiliser, et ce dernier a eu du mal à se mettre au niveau des propositions d'iOS et d'Android.
Puis Nokia a tenté de bâtir un nouveau système d'explotation. C'était Maemo, puis Meego, portant l'idée d'un système d'exploitation multiplateforme, comprendre mobile, netbook, etc. Pas plus de succès au tournant, à part Nokia il n'y a pas eu d'initiatives d'embarquement par d'autres constructeurs. Nokia manquait de contre point de vue pour faire évoluer un système "propriétaire" et peu diffusé. Et pendant ce temps, iOS et Android grapillaient des parts de marché pour devenir ultra-majoritaires, par le biais d'une nouvelle plateforme : la tablette (2010).
Par la suite, Nokia a joué la carte Windows Mobile. Au départ cette proposition se faisait en parallèle d'autres terminaux de la marque embarquant Android (gamme X). Puis lors du rachat de Nokia par Microsoft en 2013, l'association est devenue exclusive (gamme Lumia). Mauvais choix car le système d'exploitation de Microsoft n'a jamais réussi à relever le défi, perdu d'avance, de la domination d'iOS et d'Android. La descente aux enfers n'a été que plus rapide.
A l'instar de ce que fait Nintendo depuis des décennies, Nokia a finalement compris qu'il pouvait jouer sur sa légende, remué la fibre des nostalgiques et peut-être même les reconquérir. Ces trentenaires avaient désormais un pouvoir d'achat, n'auraient plus à se poser la question de l'autonomie et pourraient répondre au rappel de leurs jeunes années, à un temps où un téléphone ne servait qu'à téléphoner, envoyer des messages, jouer à Snake à des heures perdues.
C'est ainsi que Nokia a eu l'idée de génie de ressortir l'un de ses modèles phares, le 3310
Nokia, enfin de retour aux sources, reprise en main par une startup finnoise HMD Global (Home of Nokia Phones), ne s'est pas arrêtée en bon chemin. Quelques nouveaux modèles ont surfé sur la vague de renaissance et ont été bien accueillis par le public.
Si bien qu'au quatrième trimestre 2017, Nokia est déclarée 4ème marque en termes de ventes mondiales. 10 ans après la sortie de l'iPhone et le début de ses ennuis.
Un beau retour gagnant pour une marque qui le mérite :)