Le principe de Pareto, transformé par
Joseph Juran et appliqué à l'économie est-il applicable à la mobilité ?
Tout d'abord quel est ce principe ? Wilfredo Pareto observe que 20% de la population détient 80% des richesses en Italie. Ce principe des 80/20 est vite érigé en loi et se vérifie souvent. Joseph Juran utilise donc cette loi et l'applique aux domaines économiques. Ainsi, on constate que 20% des produits fournissent 80% du chiffre d'affaire d'une entreprise, que 20% des fonctionnalités d'un produit sont effectivement utilisées...
Dans la mobilité que ce soit sur un portail ou un annuaire de service, peut-on transposer ce principe ?
Allons sur le portail orange.fr avec un mobile. Sur la rubrique "info" sur les 10 services de cette rubrique vous allez le plus souvent consulter : l'actualité et le sport, l'horoscope ou la météo, ... Le plus souvent un coupe de sujet qui vous intéresse à un moment T. Dans notre cas nous aurons bien les 20%. Dans le portail Gallery, vous avez un top 20 et la rubrique "Nouveau". Sur ces 2 liens également vous allez cliquer sur les services qui vous conviennent mais ils ne représenteront que 20% de l'ensemble et même moins dans le cas de Gallery qui recense environs 900 services.
Que deviennent donc les 80% restant ? Doit-on les éliminer ? Ces 80% représentent ce que certains appellent la "longue traine". Le chiffre d'affaire ne se limite donc pas par la valeur générée par l'utilisation des 20% mais également du restant. Dans un catalogue complet, ce qui sera pertinent pour un consommateur c'est de trouver un objet peu usité dans la diversité proposée. Apple a bien compris cela en abaissant ses prix notamment pour son "fond de catalogue" c'est à dire les titres les plus anciens.
Au niveau des applications mobiles, nous constaterons également que 20% de leur potentialités sont exploitées. Qui va regarder dans le détail du menu d'une application ? Qui va customiser ses options ? Et pourtant, ces fonctionnalités, non perçues comme essentielles par un utilisateur, peuvent se révéler pertinentes. Elles concourent à la simplexité d'une application.
Pouvons nous inverser ce constat ? A première vue et par expérience je répondrais par la négative. Le concepteur doit-il pour autant brider son application ou son site mobile ? Je donnerais la même réponse. Pourquoi ? Parce qu'il reste 80% de ce qui a été produit. Et ce reste constitue sur le long terme un potentiel d'utilisation. Nous rentrons dans une phase où un ensemble doit être exploité. Fini la consommation de masse et la concentration des moyens vers les blockbusters. Recentrons nous sur des fondamentaux tout en n'ignorant pas le principe de Pareto :
- l'utilisateur est au centre de nos préoccupations ;
- les premiers 20% des usages participent grandement au CA d'un service donné ;
- les 80% restant doivent constituer la pérennité et la récurrence du CA.
Je vous laisse méditer et apporter vos contributions sur ce sujet qui selon moi ouvre une nouvelle dimension dans notre manière d'appréhender le WEB qu'elle soit particulière (en situation de mobilité par exemple) ou générale (dans notre utilisation quotidienne des sites).