Vous ne rêvez pas, je vais parler positivement de l'iPhone alors que dans mes précédents billets, je n'étais pas favorable à ce mobile.
Le coup de génie de Steve Jobs
"Just on time". C'est ce qui caractérise l'arrivée de l'iPhone. Alors que le marché des mobiles arrivait à maturation aux USA (car en Europe le marché était déjà mûr), Apple lance son iPhone en juin 2007. Et là c'est le big bang dans le monde de la mobilité.
Un seul téléphone, un seul OS, une seule boutique pour les applications, une seule taille d'écran...
Je pourrais énumérer pas mal de cas où Apple devient l'unique point d'entrée pour son téléphone.
Vous l'aurez compris la tendance est là !
L'unicité dans la mobilité
Avant l'iPhone, au delà du nombre de constructeurs, c'est le nombre effarant de modèles existant qui faisait froid dans le dos pour tout développeur.
En effet, l'Internet mobile était confronté à une customisation permanente des sites pour qu'il rentre dans un téléphone donné.
Idem pour les applications Java. Je ne vous raconte pas les problèmes d'allocation mémoire, de JVM, de taille d'écran, de vitesse du processeur, de saturation de la mémoire cache du browser qui bloque les applications Java (si si ça existe ce genre de problème)...
A cela, il faut rajouter la disparité des boutiques d'applications. Chacun y allait avec un site ou des communautés se créaient pour y voir fleurir les applications pour un environnement donné. Ainsi pour Windows Mobile, Symbian, ou tout simplement des applications Java, l'utilisateur lambda était envoyé dans une jungle rebutante à souhait et non intégrée dans son mobile.
Une boutique, des applications
Toujours et encore Apple, et l'AppStore est là pour démontrer qu'un peu de monopole ne fait pas de mal dans un monde capitaliste.
En posant le postulat suivant : seule une application validée par Apple ira dans l'AppStore, l'iPhone apportait une double garantie : ce qui serait acquis fonctionnerait à coup sur et serait totalement compatible avec le mobile.
Le marché a mis du temps à réagir et on l'a vu avec l'arrivée tardive des mobiles sous Android avec un an de retard et la sortie de Windows Mobile 6.5. 2 boutiques supplémentaires : Android Market et Windows Market.
Je n'oublie pas OVI pour Nokia, BlackBerry App World ou WebOS pour Palm. Toutefois le mal était là.
Des usages pas si nouveaux mais dopés
Les opérateurs, depuis le début de la 3G, ont vite déchanté car le service qui devait décollé avec l'UMTS était la visio conférence. Mais les prix prohibitifs ont calmé bien des ardeurs. Aussi en se tournant vers les usages multimédias, on se dirigeait vers un usage différent des réseaux mobiles.
Orange a lancé très tôt la TV sur mobile. SFR avait emboité le pas quasiment en même temps. Le Nokia 6680 était alors la star de la 3G. Ceux qui ont connu ces débuts comprendront la grande traversée du désert que les personnes en charge de ces développements ont connu. Il fallait convaincre que l'applicatif embarqué allait être l'avenir dans la mobilité.
Avec ces téléphones nouvelle génération, ceux sont donc les réseaux mobiles qui sont mis à rude épreuve car ils doivent supporter un trafic data pour lequel ils n'étaient pas au départ destinés. Les opérateurs ont donc du revoir leur architecture, les forfaits et surtout analyser les impacts pour ne pas saturer le réseau mobile en lui même.
Evolution
Selon moi la convergence des réseaux et l'arrivée du LTE va permettre de distinguer 3 types d'usages :
- le full data
- le middle usage avec data + voix
- le mode téléphonie classique.
En effet, les plus geek téléphonent peu et utilisent le canal de données. A l'opposé, il y a des gros consommateurs du canal voix. Personnellement, avec un forfait 1h je m'en sors très bien. Le reste : de la data !
Les opérateurs, comme les consommateurs vont donc clairement devoir identifier leur réel usage et prendre ce qui leur convient. Le "on demand" va devenir la règle. Un peu comme pour la consommation télévisuelle. Pas de consommation imposée mais réfléchie.
Il faudra suivre cela avec l'arrivée en France du 4ème opérateur mais je pense ne pas être loin de la vérité.