Ce qu'à introduit Free Mobile dans le paysage de la mobilité part d'un constat simple : vous avez un mobile pour téléphoner. Cette phrase je l'ai répétée souvent sur mon blog. Au final, l'ensemble des acteurs du mobile (historiques et MVNO) reviennent à ce crédo.
L'analyse est simple au premier coup d'oeil : les forfaits actuels étaient bardés d'options. On ajoute à cela les coûts marketing, la subvention, le SAV, ... bref une chaine de valeur complète et les tarifs explosent.
Xavier Niel a donc pris le sens inverse. L'offre est claire, le mobile est séparé du prix de l'abonnement et le reste c'est des options (exemple l'option BlackBerry à 1€ du fait que RIM fasse payer ses serveurs).
D'un point de vue consommateur, on pourrait s'y retrouver. En effet, on distingue 3 parties dans l'abonnement complet : la voix, le messaging (SMS + MMS) et la data. Le prix en lui même est attractif. Concernant les mobiles, on ne sait pas s'ils seront nus mais en tout cas pas de simlock (revoir la vidéo de présentation). Cependant les tarifs des mobiles et les plus exigeants l'ont de suite remarqué, un Samsung Galaxy S2 est plus cher que sur d'autres sites. 541€ chez Free Mobile, 478€ chez
PhoneandPhone. Le paiement sur 36 mois n'est donc pas gratuit.
D'un point de vue opérateur historique, la réflexion va se porter sur la monétisation de ses options. La vraie monétisation. En effet, les services de TV, de messagerie vocale visuelle... et j'en passe ne doivent plus être fondus dans un forfait. L'avantage de la solution est de réellement dégager en terme de chiffre d'affaire ce qui fonctionne ou pas et donc d'utiliser ses ressources sur des produits effectivement rentables. Par ailleurs, c'est aussi pousser les équipes à travailler ensemble sur un sujet unique. Revers de la médaille, des projets entiers vont être abandonnés. Enfin, tailler dans les budgets publicitaires et marketing. Cela n'est pas forcément plaisant mais rien que le premier de ces budgets permettrait un investissement sur des services à réelle plus-value en rapport avec le métier de l'opérateur.
Aussi la révolution est là et simple. Supprimer ce qui n'est pas forcément utile pour M. et Mme Michu. Après on pourra toujours expliquer le coût par la subvention du mobile, la qualité de service et le SAV. Oui dans ce cas, le prix d'un abonnement supérieur de quelques euros est justifié pleinement.
Enfin et ne nous plaignons pas trop car aux US, le desimlocage est un tabou chez les opérateurs, le prix des communications tout autant. Quant à la data, n'en parlons pas. Bref, une concurrence centrée sur l'essentiel est une bonne chose en soi et mérite un décryptage plus affiné à terme. Toutefois sur un usage domestique et à l'intérieur de nos frontières.
Reste à savoir si en période de crise les opérateurs vont investir dans la recherche pour être présents à la reprise ou attentistes en attendant des jours meilleurs. Je vous dirai qu'il faudrait prendre la première solution mais ce n'est pas dans notre mentalité.